De l’An­cien Régime à nos jours…

Sous l’Ancien Régime

Au XIVe siè­cle, entre 1330 et 1354, la paroisse de Montes­son devient autonome. Le 1er curé con­nu est Nico­las de la Vieil­lle. Un arti­cle des Reg­istres du Par­lement de 1366 nous apprend que cette cure dépendait de l’évêque de Paris, et dans ces mêmes reg­istres, le 7 avril 1472, cette cure est dite « Beat­ae Mari­ae de Monte Tessonis ».
Aupar­a­vant Montes­son n’était qu’un vil­lage de défriche­ment effec­tué à par­tir du ter­roir de la Paroisse de Cha­tou. Le 26 août 1357 se tint au Châtelet un procès qui con­sacra la rup­ture entre les deux com­mu­nautés et dont les con­clu­sions appuient l’ancienneté de l’existence du hameau de Montesson.
Avant l’église actuelle, il y a eu des con­struc­tions dont on ne sait rien, voire des recon­struc­tions som­maires, en matéri­aux périss­ables. Une chose est cer­taine, la prim­i­tive église était ori­en­tée, le chœur face à l’est et l’entrée à l’ouest, comme la majorité des églis­es du Moyen-Age. Le prêtre célébrait face au soleil lev­ant, sym­bole du Christ ressuscité.

Les reg­istres men­tion­nent une dédi­cace de l’église de Montes­son le 2 octo­bre 1546 par l’évêque de Mag­a­rence qui bénit 3 autels. Cette église serait dev­enue caduque dès le XVIème siè­cle et c’est ce qui fait dire qu’on avait dû sim­ple­ment restau­r­er le bâti­ment ruiné par la Guerre de Cent ans.
Les Reg­istres parois­si­aux débu­tent en 1617, on enterre des nota­bles dans l’église.
(selon l’historien Louis Leboeuf His­toire de Montes­son, Paris, 1890, dont les sources ne sont pas toutes vérifiables.)

Perette Dufour, montes­son­naise, nour­rice du roi Louis XIV, était mar­iée depuis 1634 à Esti­enne Ancelin, voi­turi­er de Pois­sy, rési­dant où se trou­vaient le marché aux bes­ti­aux et le gre­nier à sel. Elle a pu être repérée alors qu’elle allaitait son pro­pre fils, de trois mois l’aîné de Louis XIV. De nour­rice elle devient femme de cham­bre des Enfants de France, puis femme de cham­bre de la Reine Mère.

Les reg­istres parois­si­aux et les archives attes­tent de l’extraordinaire ascen­sion sociale du cou­ple Ancelin-Dufour. En 1653, Louis XIV (qui a alors 15 ans) lui accorde les let­tres de noblesse.
Mais ce qui nous intéresse ici, c’est l’action de Perette Dufour pour son vil­lage qu’elle n’a pas oublié mal­gré les bien­faits de la cour de Ver­sailles et Saint Ger­main en Laye. L’église menaçait ruine, Perette Dufour émit le vœux de la faire recon­stru­ire. Une querelle avec le Seigneur de la Bor­de ralen­tit un peu l’affaire. Cepen­dant, le 5 décem­bre 1662, le Con­seil du Roi accor­dait la per­mis­sion à Perette Dufour de rebâtir à ses frais et dépens l’église du lieu de Montes­son – ce qui stip­u­lait la destruc­tion de l’ancienne.
L’église fut donc con­stru­ite entre 1662 et 1676, date à laque­lle est évo­quée la déco­ra­tion intérieure. On employa les pier­res du pays, un appareil moyen, en choi­sis­sant de laiss­er les moel­lons appar­ents. Elle n’est pas ori­en­tée, le chœur actuel fait face au sud. L’ancienne église con­tin­u­ait sûre­ment à servir durant les travaux de la nou­velle, la par­tie la plus anci­enne serait celle de la jonc­tion des deux bâti­ments : la base du clocher.
Perette Dufour avait fait plac­er ses armes sur le por­tail d’entrée : un dauphin et des fleurs de lys (d’après le livre de l’abbé Leboeuf, His­toire de la ville et de tout le diocèse de Paris, Paris 1873). Cela entraî­na une querelle avec le seigneur de Cha­tou et Montes­son, le sieur Por­tail, qui revendi­quait ses droits sur la paroisse. L’affaire traî­na en longueur et il sem­ble que la vic­toire fut celle de Por­tail qui reparut en 1687 dans une église qu’il avait com­plète­ment délais­sée. La nour­rice obtint cepen­dant des vil­la­geois le titre de « restau­ra­trice et bien­faitrice de l’Eglise et de la Paroisse de Montesson »
Ce fut le curé Isaac Pas­say qui bénit la pre­mière pierre et égale­ment l’édifice après son achève­ment. En 1686 il installe l’horloge pen­d­ule dans le clocher.
A la fin du XVI­Ième siè­cle, cer­taine­ment vers 1695, Claude Dodieu, Seigneur de la Bor­de, fit élever la chapelle ouest, actuelle chapelle Saint Côme, en mémoire de celle de ses ancêtres dans l’église précé­dente. En effet, les per­son­nes de dis­tinc­tion avaient cou­tume d’être inhumées dans l’église, c’était le cas des prêtres bien sûr (dans le chœur), des seigneurs (ensevelis sous la nef), des mar­guil­liers, par­ents et bien­fai­teurs (bas-côtés). La messe y fut célébrée pour la pre­mière fois le 6 novem­bre 1695 en l’honneur de Saint André Apôtre.

Pendant la Révolution

L’église devient le tem­ple de la rai­son. On a beau­coup de ren­seigne­ments et d’anecdotes sur la paroisse et son curé Jean Barrière.
Le curé Bar­rière est un prêtre con­sti­tu­tion­nal­iste (il a prêté ser­ment à la Con­sti­tu­tion Civile du Clergé). Très en pointe dans le mou­ve­ment révo­lu­tion­naire, en 1795, il vend tous les objets du culte, les cloches (fon­dues), le mobili­er. Il est nom­mé maire de Montesson.
Le 13 Plu­viôse An II, l’église est util­isée pour des réu­nions publiques. La tri­bune sert de gre­nier de l’Abondance, pour stock­er les grains et les farines.
L’église est ren­due au culte le 29 juin 1795, pour la St Pierre-St Paul.

Au XIXème siècle

Nous retien­drons quelques dates impor­tantes con­cer­nant l’église et la paroisse.

  • Sous le Con­sulat, con­sol­i­da­tion du clocher par la con­struc­tion de 5 éper­ons de pierre, il avait été très abîmé par un oura­gan en l’an XI ou XII (1802–03).
  • 20 mai 1832 : trans­la­tion du cimetière (agran­di en 1881 sur un pro­jet de 1859)
  • 1849 : retour de la cloche pour des usages civils (usage sus­pendu depuis 1835) ; elle sonne à 3 heures du matin pour les habi­tants qui, pour la plu­part, ne pos­sè­dent pas de mon­tre et doivent porter leurs den­rées à Paris.
  • 1858 : la char­p­ente étant en mau­vais état, la grosse cloche men­ace de tomber ; on ne sonne plus avant les répa­ra­tions « même pour l’appel des ser­vices divins »
  • 1866–67 : acqui­si­tion de la mai­son Lesacq (actuel pres­bytère) pour 11 000 FF dont 500 FF par le con­seil munic­i­pal. L’achat est fait par l’abbé Pois­son (1819–1887), il sera nom­mé Chanoine de Lorette par Léon XIII. Le Garde des Sceaux accorde la somme de 2000 frs pour l’achat du pres­bytère. (En 1867 le min­istère des Cultes est rat­taché à celui de la Jus­tice, en 1879 il est rat­taché au min­istère de l’Instruction Publique, aujourd’hui au min­istère de l’Intérieur)
  • 1875 : instal­la­tion des ver­rières à décor géométrique ; elles sont signées de Brun, maître ver­ri­er à Paris.
  • 1876 : agran­disse­ment du pres­bytère, le con­seil munic­i­pal donne 3 000 frs. En 1879 le min­istère des Cultes donne 1 000 frs pour les travaux.
  • 1877 : recon­struc­tion du por­tail de l’église dans son aspect actuel.
  • 1879 : dona­tion de Mgr Riv­et, évêque de Dijon, pour la fab­rique. Il fut curé de Montes­son entre 1821 et 1828.
  • 1883 : restau­ra­tion des voûtes.
  • 1886 : don de Madame Laf­fitte pour recon­stru­ire la façade de l’église.
  • 1887 : con­struc­tion des sacristies.
  • 1895 : restau­ra­tion de la toiture.

A partir du XXème siècle

Le 8 mars 1906, en appli­ca­tion de la Loi du 9 décem­bre 1905, sépa­ra­tion de l’Eglise et de l’Etat, inven­taire des biens de la paroisse. L’abbé Tronet, curé, fait lire par le prési­dent de la fab­rique L Fleury, une protestation.
Le Pres­bytère devient com­mu­nal, il est loué au curé par bail du 8 octo­bre 1907 pour un loy­er annuel de 500 francs.
En 1909 le ser­vice des pom­pes funèbres n’est plus le mono­pole de l’Eglise mais passe aux mains de l’Etat. Le curé du moment (abbé Tronet) est pro­prié­taire du cor­bil­lard, il pro­pose de le met­tre à la dis­po­si­tion de la munic­i­pal­ité à con­di­tion que celle-ci ne fasse pas pay­er son usage par les plus pau­vres, refus de cette dernière.
Dans les années 1970, l’église Notre-Dame de Montes­son est entière­ment rénovée, l’aspect qu’elle a aujourd’hui date de ces travaux financés par l’Association Parois­siale Notre-Dame du Parc fondée en 1966. L’extérieur a été alors entière­ment ravalé tan­dis qu’à l’intérieur tout l’ensemble de la nef et du chœur a été refait. Un inven­taire des objets et décors de l’église a été réal­isé par les Mon­u­ments Historiques.

Pour l’année du Jubilé de l’an 2000, l’accès prin­ci­pal est mod­i­fié car les escaliers du parvis très abîmés sont refaits par la Mairie en même temps que la Place de l’Eglise.
Pour Noël 2004, le revête­ment du chœur est refait en pierre. La Mairie avec le départe­ment a engagé une cam­pagne de restau­ra­tion des œuvres d’art de l’église :

  • Le tableau des St Côme et Damien, com­mandé le 15 août 1813 par la Con­frérie St Côme et Damien, a été reposé pour la fête patronale de 2005.
  • Le tableau du retable du maître-autel, l’Annonciation.
  • Le Chemin de Croix, érigé solen­nelle­ment le 3 mars 1861, par l’abbé Pois­son a été financé par un don de Mme John­son, de la Borde.

Pour Noël 2006 la 3ème cloche a été instal­lée dans le clocher, elle a chan­té le « Glo­ria ». Acquise pour la chapelle St François de la Bor­de, elle a été bénie le 24 mars 1946 par Mgr Roland-Gos­selin, évêque de Ver­sailles, elle se prénomme Josèphe, Lucie, Pier­rette (107 kg). Elle a rejoint ses 2 sœurs : Françoise, Adélaïde (900 kg) bénite en 1826 et Céles­tine (390 kg) bénite en 1856.
L’orgue actuel provient de l’église Notre-Dame de Lour­des, il fut acheté par les Montes­son­nais en 1977 qui le trans­portèrent et l’installèrent à la tri­bune. L’Association des Amis de l’orgue tra­vaille à l’amélioration de l’instrument et à sa promotion.

Cette his­toire de la Paroisse est une com­pi­la­tion de nom­breuses « sources ». Elle est tou­jours à amélior­er ou à préciser.